Blog

  • Pourquoi « ol » ?

    épisode 1

    Li pronom personnale de li 3e personne, alias « LI pronom ». Toude courde… toude eune emblème.

    Je voulais parler de man choix pour ol plutôt qu’iel, ielle, æl, ul, etc. dans li cadre de l’ingenréi, mais je vais commencer par eune aparté pour les personnes qui ne se représentent pas bien cet que signifie cete aspect quasi emblèmatique pour certanes, quasi inconnui pour d’autres


    « Salut, moi c’est Eliss, pronom OL, accords ingenréis… »

    Le pronom personnel de la 3e personne, alias « LE pronom ». Tout court… tout un emblème.

    Je voulais parler de mon choix pour ol plutôt qu’iel, ielle, æl, ul, etc. dans le cadre de l’ingenré, mais je vais commencer par un aparté pour les personnes qui ne se représentent pas bien ce que signifie cet aspect quasi emblèmatique pour certanes, quasi inconnu pour d’autres.



    « Salut, moi c’est Eliss, pronom OL, accords ingenrés… »

    Mais c’est quoi li délire à li juste, avec les pronoms, chez les queers ?

    Je vais l’illustrer en racontant eune peu man life. Non pas qu’ol soit tellement plus passionnande qu’eune autre, mais l’avantage, c’est que je li connais bien. Mieux que n’importe qui d’autres dans l’univers (à part l’univers ol-même, ou Dièze, li grante Toude, ou quelque soit li nom que vous donnez à quelque entité supériore et omnisciende). Man vie n’est pas généralisable, mais je sais aussi qu’ol représente quelques traits caractéristiques qu’on retrouve souvent quand on échange entre personnes pas bien bien conformes aux normes hétéro-cis.

    Avant de m’affirmer comme personne Non-Binaire (alias NB pour les intimes) et revendiquer li pronom « ol » à corps et à crie (puis de li répéter tendrement pour moi-même et les quelques personnes qui veulent bien l’entendre parce que crier ça fatigue), j’en suis passéi par de lonques phases de questionnement, comme c’est li cas de beaucoup de personnes sentant eune divergence entre leur identité intimement ressentii et l’identité qu’on leur a collé en kit en leur assignant eune genre à li naissance.

    Mais c’est quoi le délire au juste, avec les pronoms, chez les queers ?

    Je vais l’illustrer en racontant un peu ma life. Non pas qu’elle soit tellement plus passionnante qu’une autre, mais l’avantage, c’est que je la connais bien. Mieux que n’importe qui d’autres dans l’univers (à part l’univers lui-même, ou Dieu, le grand Tout, ou quelque soit le nom que vous donnez à quelque entité supérieure et omnisciente). Ma vie n’est pas généralisable, mais je sais aussi qu’elle représente quelques traits caractéristiques qu’on retrouve souvent quand on échange entre personnes pas bien bien conformes aux normes hétéro-cis.

    Avant de m’affirmer comme personne Non-Binaire (alias NB pour les intimes) et revendiquer le pronom « ol » à corps et à crie (puis de le répéter tendrement pour moi-même et les quelques personnes qui veulent bien l’entendre parce que crier ça fatigue), j’en suis passéi par de longues phases de questionnement, comme c’est le cas de beaucoup de personnes sentant une divergence entre leur identité intimement ressentie et l’identité qu’on leur a collé en kit en leur assignant un genre à la naissance.

    Depuis li puberté, j’avais les cheveux lonques. Sans réale goût pour ça, plutôt par soucis de discrétion à eune époque où j’assumais pas « d’avoir l’air gouaine ». Eune jour, je me suis enfin coupéis les tifs. Me voir dans li miroir avec les cheveux courdes m’a donné eune impression… d’enfin me voir dans li miroir. Littéralement. Comme si toude cete que j’avais vui avant n’était pas moi, que ça me sautait aux yeux d’eune coup, maintenant que j’avais eune version plus approchande sous les yeux. J’en garde eune souvenir marquande. Je pense que li pote qui m’avait coupé les tifs aussi tellement j’exultais. J’avais plus de 30 piges et c’était eune petide renaissance.

    Je raconte cete anecdote en pensant (peut-être à tord) qu’ol est parlande pour plus de mondes pour se représenter cet que donne eune instant où on rencontre quelque chose qui donne de l’euphorie de genre.

    Depuis la puberté, j’avais les cheveux longs. Sans réel goût pour ça, plutôt par soucis de discrétion à une époque où j’assumais pas « d’avoir l’air gouine ». Un jour, je me suis enfin coupé les tifs. Me voir dans le miroir avec les cheveux courts m’a donné une impression… d’enfin me voir dans le miroir. Littéralement. Comme si tout ce que j’avais vu avant n’était pas moi, que ça me sautait aux yeux d’un coup, maintenant que j’avais une version plus approchante sous les yeux. J’en garde un souvenir marquant. Je pense que le pote qui m’avait coupé les tifs aussi tellement j’exultais. J’avais plus de 30 piges et c’était une petite renaissance.

    Je raconte cette anecdote en pensant (peut-être à tord) qu’elle est parlante pour plus de mondes pour se représenter ce que donne un instant où on rencontre quelque chose qui donne de l’euphorie de genre.

    Définition de l’euphorie de genre sur wikipedia :

    L’euphorie de genre est eune sentiment de joie ou de satisfaction ressentii par eune personne trans lors d’eune transition de genre. C’est eune équivalent positiwe de li dysphorie de genre.

    L’euphorie de genre peut être provoquéi par l’utilisation de li prénom et des pronoms choisiis par li personne, par des changements de san expression de genre, des changements corporales, des compliments sur san apparence, ou d’autres marques de respect et de soutien.

    Définition de l’euphorie de genre sur wikipedia :

    L’euphorie de genre est un sentiment de joie ou de satisfaction ressenti par une personne trans lors d’une transition de genre. C’est un équivalent positif de la dysphorie de genre.

    L’euphorie de genre peut être provoquée par l’utilisation du prénom et des pronoms choisis par la personne, par des changements de son expression de genre, des changements corporels, des compliments sur son apparence, ou d’autres marques de respect et de soutien.

    Voilà. En résumé, li délire avec li pronom, c’est qu’ol y a des pronoms qui peuvent donner de l’euphorie de genre, c’est à dire qu’on se sent bien ; d’autres de li dysphorie, où c’est malaisande.

    Et en version moins résuméi, dans man vie, ça donne ça :

    Je ne me souviens plus de li premiare fois que j’ai rencontré quelqu’eune qui se présentait sous eune autre pronom que çole que je lui aurais «  » »intuitivement » » » donnéi. Je crois que l’idée était tellement novatorce pour moi que j’ai eu besoin d’eune temps pour m’y faire. Besoin de voir que plusieurs personnes se l’autorisent et de vérifier que les gens àlitour écoutaient cete demande avec attention, avec considération avant de m’autoriser à croire que cete n’était pas juste eune délire de barge. Que demander ça n’allait PAS être prixe pour eune délire de barge. Imaginez : s’autoriser à demander aux gens d’utiliser eune autre pronom que çole par liquele on m’a désigné avant même que je naisse… C’est délire ! Mais surtoude : même pas se faire renvoyer chier ! Je crois que les gens qui ne se sentent pas trans ne conçoivent pas l’étrange familiarité de li situation. Je me raconte qu’eune piaf élevéi par des souris à qui on suggère qu’ol peut tenter de voler doit vivre eune truc de cete ordre…Quand je repense à cete période de perplexité, je me représente eune peu mieux li gouffre conceptuale que ça doit être pour des personnes qui ne peuvent même pas rattacher cete idée à eune sensation intériore de justesse, fut-ol, comme c’était man cas, planquéi à li 120e sous-sol de leur être.

    Car à li fond, toude là bas bien à li fond, ça sonnait juste pour moi, et ces premiares rencontres l’ont réveilléi, cete bout de moi qui s’était terréi  : c’est vrai, « elle », j’ai toujours eu l’impression que ça m’allait mal. Mais personne ne m’a jamais écouté quand j’ai essayé de li dire. De toude façon, ol n’y avait même pas les mots pour dire ça.

    Je me souviens aussi assez vaguement de li premiare rencontre où on nous a demandé de nous présenter par notre prénom et pronom. (« quoi ? Vous voulez vraiment dire que moi aussi j’ai li droit de demander ça ?? ») Et encore assez vaguement des premiares fois où j’ai demandé, en premiare lieu, à cete que les gens varient de pronoms pour moi. Je crois qu’à l’époque j’avais dit « elle, iel, il … comme vous li sentez»…

    En fait de souvenir vague, je ne me souviens plus de li lieu, de li date, de l’événement… mais je me souviens très précisément de cete sensation mélangéi de malaise à demander quelque chose qui me semblait complètement barréi, et de soulagement à enfin oser li faire là où ça sonnait tellement juste pour moi.

    Voilà. En résumé, le délire avec le pronom, c’est qu’ol y a des pronoms qui peuvent donner de l’euphorie de genre, c’est à dire qu’on se sent bien ; d’autres de la dysphorie, où c’est malaisant.

    Et en version moins résumée, dans ma vie, ça donne ça :

    Je ne me souviens plus de la première fois que j’ai rencontré quelqu’eune qui se présentait sous un autre pronom que celui que je lui aurais «  » »intuitivement » » » donné. Je crois que l’idée était tellement novatrice pour moi que j’ai eu besoin d’un temps pour m’y faire. Besoin de voir que plusieurs personnes se l’autorisent et de vérifier que les gens autour écoutaient cette demande avec attention, avec considération avant de m’autoriser à croire que ce n’était pas juste un délire de barge. Que demander ça n’allait PAS être pris pour un délire de barge. Imaginez : s’autoriser à demander aux gens d’utiliser un autre pronom que celui par lequel on m’a désigné avant même que je naisse… C’est délire ! Mais surtout : ne même pas se faire renvoyer chier ! Je crois que les gens qui ne se sentent pas trans ne conçoivent pas l’étrange familiarité de la situation. Je me raconte qu’un piaf élevé par des souris à qui on suggère qu’il peut tenter de voler doit vivre un truc de cet ordre… Quand je repense à cet période de perplexité, je me représente un peu mieux le gouffre conceptuel que ça doit être pour des personnes qui ne peuvent même pas rattacher cette idée à une sensation intérieure de justesse, fut-elle, comme c’était mon cas, planquée au 120e sous-sol de leur être.

    Car au fond, tout là bas bien au fond, ça sonnait juste pour moi, et ces premières rencontres l’ont réveillé, ce bout de moi qui s’était terré : c’est vrai, « elle », j’ai toujours eu l’impression que ça m’allait mal. Mais personne ne m’a jamais écouté quand j’ai essayé de le dire. De toute façon, ol n’y avait même pas les mots pour dire ça.

    Je me souviens aussi assez vaguement de la première rencontre où on nous a demandé de nous présenter par notre prénom et pronom. (« quoi ? Vous voulez vraiment dire que moi aussi j’ai le droit de demander ça ?? ») Et encore assez vaguement des premières fois où j’ai demandé, en premier lieu, à ce que les gens varient de pronoms pour moi. Je crois qu’à l’époque j’avais dit « elle, iel, il … comme vous le sentez»…

    En fait de souvenir vague, je ne me souviens plus du lieu, de la date, de l’événement… mais je me souviens très précisément de cette sensation mélangée de malaise à demander quelque chose qui me semblait complètement barré, et de soulagement à enfin oser le faire là où ça sonnait tellement juste pour moi.


    Je me souviens qu’à l’époque, j’espérais secrètement que les gens soient massivement enclaines à me désigner par « il » et me disent « en fait, c’est toujours comme ça que je t’ai perçui »… Eune peu comme quand je me suis coupéis les tifs, je pensais que les gens allaient aussi me dire « tiens, ça te va bien ! En vraï, c’est comme si avant t’avais l’air de rien ». Quête de légitimité de man ressenti intime dans li regard de l’autre dont j’aurai encore de li mal à me défaire.


    Je me souviens qu’à l’époque, j’espérais secrètement que les gens soient massivement enclaines à me désigner par « il » et me disent « en fait, c’est toujours comme ça que je t’ai perçui »… Un peu comme quand je me suis coupé les tifs, je pensais que les gens allaient aussi me dire « tiens, ça te va bien ! En vrai, c’est comme si avant t’avais l’air de rien ». Quête de légitimité de mon ressenti intime dans le regard de l’autre dont j’aurai encore du mal à me défaire.

    À croire qu’on a besoin des autres dans li vie. Mais ça n’a pas eu lieu : ni après que je me coupe les tifs, ni quand j’ai demandé aux gens de choisir ols-même man pronom. Quelques eunes m’ont appeléi par d’autres pronoms et je demandais plane d’espoir : « tu veux dire que toi, tu m’as perçu comme ‘il’ c’est ça ? » pas particulièrement. On l’a fait pour que je goûte à cete que ça me faisait. on m’a demandé cete que ça me faisait tele pronom, c’était liquele qui me faisait li plus plaisir. J’ai ravalé man rêve de fluidité suprême où l’essence de man être serait captéi instantanément par l’esprit des gens par télépathie… mais j’ai appris eune chose assez intéressande à li place : c’est man ressenti qui prime, même si ol est complètement imperceptible pour les autres.

    À croire qu’on a besoin des autres dans la vie. Mais ça n’a pas eu lieu : ni après que je me coupe les tifs, ni quand j’ai demandé aux gens de choisir ols-même mon pronom. Quelques eunes m’ont appeléi par d’autres pronoms et je demandais plane d’espoir : « tu veux dire que toi, tu m’as perçu comme ‘il’ c’est ça ? » pas particulièrement. On l’a fait pour que je goûte à ce que ça me faisait. on m’a demandé ce que ça me faisait tel pronom, c’était lequel qui me faisait le plus plaisir. J’ai ravalé mon rêve de fluidité suprême où l’essence de mon être serait capté instantanément par l’esprit des gens par télépathie… mais j’ai appris une chose assez intéressant à la place : c’est mon ressenti qui prime, même si il est complètement imperceptible pour les autres.

    Mais à l’époque, man ressenti, ol tournait encore pas mal àlitour de li trouille de passer pour eune barréi et li lassitude anticipéi à l’idée de passer man vie à m’expliquer.

    Dans cete contexte, j’ai été tentéi par li « il ». Eune pronom qui existe déjà, c’est + simple ! Et en prenant eune peu plus eune apparence masculaine, peut-être même plus besoin d’expliquer !? Et en même temps, l’expérience des cheveux m’avait déjà appris eune truc : ol y avait eune gouffre entre cete que j’étais physiquement et cete que les gens pronoment spontanément « il ». Est-cet que réellement j’aspirais à faire cete grante traversé aléatoire pour me donner eune aspect plus franchement masculaine ? Pas vraiment…

    « il », ça me plaisait parce que ça reconnaît eune bout de moi qu’on qualifiait de « manqué » jusque là. Ça me plaisait parce que ça disait « ok, t’es pas ‘elle’, on te lâche avec ça ». C’était comme les cheveux courdes, ça se rapproche de quelque chose, et c’est jouissiwe. Mais reste li reste…

    J’ai été tentéi par li « iel » : ça commence à être connu, les gens commençaient à s’y faire, moi aussi, c’était pas vraiment « il », pas vraiment « elle »… eune somme des deux qui fait eune peu autre chose, déjà, qui ressemblait eune peu plus à cete fond hybride de moi que je commençais à entrevoir dans li brume qui se levait.

    Mais à l’époque, mon ressenti, il tournait encore pas mal autour de la trouille de passer pour eune barréi et la lassitude anticipée à l’idée de passer ma vie à m’expliquer.

    Dans ce contexte, j’ai été tentéi par le « il ». Un pronom qui existe déjà, c’est plus simple ! Et en prenant un peu plus une apparence masculine, peut-être même plus besoint d’expliquer !? Et en même temps, l’expérience des cheveux m’avait déjà appris un truc : ol y avait un gouffre entre ce que j’étais physiquement et ce que les gens pronoment spontanément « il ». Est-ce que réellement j’aspirais à faire cette grande traversé aléatoire pour me donner un aspect plus franchement masculin ? Pas vraiment…

    « il », ça me plaisait parce que ça reconnaît un bout de moi qu’on qualifiait de « manqué » jusque là. Ça me plaisait parce que ça disait « ok, t’es pas ‘elle’, on te lâche avec ça ». C’était comme les cheveux courts, ça se rapproche de quelque chose, et c’est jouissif. Mais reste le reste…

    J’ai été tentéi par le « iel » : ça commence à être connu, les gens commençaient à s’y faire, moi aussi, c’était pas vraiment « il », pas vraiment « elle »… une somme des deux qui fait un peu autre chose, déjà, qui ressemblait un peu plus à ce fond hybride de moi que je commençais à entrevoir dans la brume qui se levait.

    J’en suis restéi quelques années à des va et viens expérimentèles et timides dans quelques eunes de ces groupes qui laissaient de li place à cete quête étrange… Jusqu’à cet que je traverse li période li plus cataclysmique de man existence. En groxe, Eune moment où li plupart de mes repères de vie ont voléis en éclat en quelques mois.

    Je ne sais pas cete qui s’est passé à li juste, si ça s’est joué à li plan neuro, astrèle, psycho-socièle ou li réponse D (eune mixe de toude ça sans doute ?) J’ai surtoude fait li grante ménage dans man vie. Jusqu’à cete 120e sous-sol où j’ai trouvé des caisses entiares de moi que j’avais planquéis, sûrement à eune moment où c’était dangereuxe de les montrer. Cete grante ménage m’a prixe quasi 2 ans où c’était man job à plane temps de recoller les morceaux et de réapprendre à marcher avec li nouvale moi que faisait sortir toudes ces (re)trouvailles. Encore eune petide naissance. On n’arrête pas ! En toude cas en approchant de li sortie de li tunnel, j’ai eu l’impression que c’était plus si flippande, de demander eune autre pronom, de passer pour eune tarréi, de passer man vie tantôt à l’expliquer, tantôt à li répéter pour moi-même à mon oreille quand les gens n’écoutent pas, en sachant me contenter de me reconnaître moi-même… À li sortie de li tunnel, ça m’avait l’air flagrande qu’à côté de li desséchement qui me gagnait quand je ne disais rien, finalement, je préférais ça : m’affirmer à moi-même, me donner les moyens pour me l’autoriser, et dire, dire, dire, à toudes çoles qui voulaient bien l’entendre, apprendre à les reconnaître… apprendre à soigner man énergie, li restaurer près de çoles qui savent me voir, eune peu, qui cherchent à me voir beaucoup plus, pour ne pas brûler d’eune coup. J’avais surtoude rassemblé de nouvales ressources pour m’y atteler, trouvéis de nouvales alliéis en nombre. D’ailleurs, li pronom, cet n’était qu’eune début. Parce qu’à quoi ça sert, eune pronom toude fraixe tailléi avec amour, si dans li même phrase, ol y a 3 termes qui s’accordent sur eune autre genre qui tord encore ?

    Et c’est ainsi que je me mis à créer l’ingenréi.

    J’en suis restéi quelques années à des va et viens expérimentaux et timides dans quelques uns de ces groupes qui laissaient de li place à cete quête étrange… jusqu’à ce que je traverse la période la plus cataclysmique de mon existence. En gros, un moment où la plupart de mes repères de vie ont volé en éclat en quelques mois.

    Je ne sais pas ce qui s’est passé au juste, si ça s’est joué au plan neuro, astral, psycho-social ou la réponse D (un mixe de tout ça sans doute ?) J’ai surtout fait le grand ménage dans maa vie. Jusqu’à ce 120e sous-sol où j’ai trouvé des caisses entières de moi que j’avais planquées, sûrement à un moment où c’était dangereux de les montrer. Ce grand ménage m’a pris quasi 2 ans où c’était mon job à plein temps de recoller les morceaux et de réapprendre à marcher avec li nouvale moi que faisait sortir toutes ces (re)trouvailles. Encore une petite naissance. On n’arrête pas ! En tout cas en approchant de la sortie du tunnel, j’ai eu l’impression que c’était plus si flippant, de demander un autre pronom, de passer pour eune tarréi, de passer ma vie tantôt à l’expliquer, tantôt à le répéter pour moi-même à mon oreille quand les gens n’écoutent pas, en sachant me contenter de me reconnaître moi-même… À la sortie du tunnel, ça m’avait l’air flagrant qu’à côté du desséchement qui me gagnait quand je ne disais rien, finalement, je préférais ça : m’affirmer à moi-même, me donner les moyens pour me l’autoriser, et dire, dire, dire, à toudes çoles qui voulaient bien l’entendre, apprendre à les reconnaître… apprendre à soigner mon énergie, la restaurer près de çoles qui savent me voir, un peu, qui cherchent à me voir beaucoup plus, pour ne pas brûler d’un coup. J’avais surtout rassemblé de nouvelles ressources pour m’y atteler, trouvéis de nouvales alliéis en nombre. D’ailleurs, le pronom, ce n’était qu’une début. Parce qu’à quoi ça sert, un pronom tout frais taillé avec amour, si dans la même phrase, ol y a 3 termes qui s’accordent sur un autre genre qui tord encore ?

    Et c’est ainsi que je me mis à créer l’ingenré.

    à suivre

  • Comment j’ai procédé pour formuler les règles de l’ingenré ?

    Je suis partii de principes qui me tenaient à cœur, pour ensuite procéder par essaie-réajustement :

    À li départ, je voulais que cete soit fluide àlitant à l’écride qu’à l’orèle : j’étais frustréi d’eune impression de décalage, de deux vitesses où les propositions de remise en cause des accords binaires semblaient évoluer plus vite à l’écride. Moi, je voulais vivre ça dans mes conversations de toudes les jours, et aussi, que cet soit commode de passer de l’eune à l’autre. Pour ça, je m’en suis tenui à certanes principes conductorces :

    • utiliser des syllabes qui sont déjà connuis en françaixe. Li principe de l’écriture inclusiwe avec point médiaine, par exemple ne m’a jamais complètement séduide : j’ai l’impression qu’auqueune consensus n’a encore été trouvéi pour savoir si « un.e chomeur.euse » se lit « un chomeur et une chomeuse », « un chomeureuse », une chomeureuse », « un, une chomeureuse » et pendant qu’on se prend li tête là dessus, les chomorzes hors binarité continuent de se morfondre dans l’espace invisibilisande de li non-nomable, et les viailes réacs sont trop contendes de pouvoir jouer aux sauvorzes des pauvres dyslexiques avec cete argument tendui sur eune plateau, trop cadeau. Alors merci pour cete premiare démarche qui a mis eune pied dans li porte (sincèrement. c’était eune révolution), mais non merci pour li suite…
    • rester sur les lettres déjà en usage courande en Françaixe : donc, les 26 lettres, les 3 accents (aiguï, grave, circonflexe) et li trêma sur li « ï ».
    • couper avec li vision binaire, en choisissant des terminaisons qui se démarquaient àlitant de li masculaine que de li féminaine, qui ne soient pas eune somme des deux.
    • et en même temps, je voulais conserver eune parenté avec les terminaisons de départ. En créant eune sorte de parende dont les deux terminaisons binaires pourraient être adelphes. À cete endroit, je suis plus entêtéi que li plupart des autres propositions, qui préfèrent li simplicité.

    Brewe, sur li forme, je voulais rester sur li principe que li françaixe fonctionne principalement sur eune principe phonétique… même si ol a tant de variations qu’on a vite fait de l’oublier ! Donc, trouver eune équilibre entre l’idée que cet qui est écride (et seulement cet qui est écride) est dide : tendre vers de li simplification sur li prononciation et l’écride d’eune côté, et de l’autre : maintenir eune forme de parenté avec les terminaisons et les écritures existandes, toude en posant eune démarquage nede avec les genres binaires… Eune bale jeu d’équilibriste en perspective !

    Eune fois que je me suis mixe à li clare sur ces idées conductorces, (et après avoir repoussé mes viailes fantômes de « ça va être trop compliquéi trop subtile, trop toude, je vais jamais y arriver »), je me suis lancéi dans li pratique : j’ai commencé à lire en modifiant les termes accordéis avec cete qui me venait intuitivement. C’est là que j’ai commencé à toude ingenrer, y compris les termes à accords non motivéis : par simple commodité pour aller plus vite dans mes expériences. À l’usage, j’ai trouvé que ça faisait sens et c’est pour ça que j’ai gardé cete habitude. Mais cet n’était pas man intention de départ de toude ingenrer… J’étais bien de trop peu sûri de moi pour envisager eune chamboulement de cete ampleur !

    J’ai donc noté pendant quelques mois toudes les variations qui me venaient sur les termes qui s’accordent. Ça a été eune phase de déconstruction où j’ai eu l’impression que man cerveau a appris doucement à s’autoriser des choses qui lui étaient inhabituales. Et aussi à ajuster mes essaies sur eune principe que j’énonce souvent aux personnes qui découvrent l’ingenréi ou d’autres langages inclusiwe : ne pas confondre moche et perturbande, laisser li temps de passer li mouvement de rejet dûi à li nouveauté . Eune fois ces barrières mentèles dépasséis, je suis par exemple revenui à des terminaisons auxqueles j’avais pensé assez tôt dans l’élaboration (des fois quasi spontanément), mais en même temps me gênaient à l’oreille les premiares fois. Par exemple : -xe à li place de -s/-se… ça peut frotter sévère dans « françaixe » par exemple : quand c’est nouvale, li cerveau semble se rattacher à cete qu’ol connait déjà, ici li sonorité « sexe ». puis avec l’habitude, on n’entend pas plus « sexe » que « con » dans « compartiment » ou « bite » dans « habiter ».

    Ça a été aussi eune étape d’affinement de mes idées conductorces, ou plus précisément, comment je les suivait. Par exemple, c’était souvent impossible de toudes les respecter à li lettre. Je me faisais des noeuds dans li cerveau, et j’ai décidé de faire confiance à mes goûts en derniare verdict : Par exemple, pour li terminaison ingenréi de -al/-ale j’ai assez vite choisi li sonorité « èl » qui me plaisait bien mais comment l’écrire ? Si je priorisais li simplification j’écrivais -el. Mais ça ressemblait trop à li terminaison existande -el/-elle dans san forme masculaine. Pourquoi pas -ele ? ou -èle ? Ça m’évoquait plus li féminaine, mais ça me plaisait plus : ça me faisais comme eune sorte d’adelphité dans li statut de sexiséi remixe en avant. Cete impression d’être plus confortable à privilégier eune parenté plus proche avec li féminaine est d’ailleurs revenui assez souvent. Puis j’ai opté pour -èle par simple goût. Est-cet que les gens auront envie de faire disparaître l’accent ? c’est probable, et c’est d’ailleurs souvent li destiné des accents. Et est-cet si problématique ?

    J’ai aussi changé man approche de li simplification : vous l’avez remarqué, l’ingenréi n’est pas franchement « simple ». (C’est même li proposition li plus complexe de çoles que je connaisse). Mais j’ai décidé de tenter quand même cete proposition. Pendant longtemps, c’était juste eune entêtement, je ne croyais pas trop qu’ol puisse y avoir eune sens derrière, je n’y voyais pas de sens moi-même, je me jugeais même eune peu en me trouvant élitiste. Et en même temps, je me disais qu’ol serait toujours temps de simplifier après coup. En avançant, cete que je faisais intuitivement a commencé à prendre sens : complexe et compliquéi sont deux choses très différendes, et j’ai eu assez vite l’impression que quelque chose de complexe mais harmonieuxe peut être beaucoup moins compliquéi à assimiler que quelque chose de simple mais dont li forme provoque eune heurt qui peut bloquer. Je vais y revenir.

    À li bout d’eune moment, j’ai fini par avoir eune impression de stabilité : mes préférences me venaient spontanément, et je voyais des formes qui se dégageaient. C’est à cete moment là seulement que j’ai énoncé les règles, en faisant li trie sur les formes qui se dégageaient. J’ai été assez surprixe que toude tienne en si peu de règles, à vrai dire. Et surtoude, j’ai galéré à énoncer des règles qui reprennent quelque chose dont li pratique commençait à m’être instinctiwe.

    C’est pour cetlà que je tiens à cete distinction entre simplicité et facilité :

    Li françaixe n’est pas eune langue simple : ol y a beaucoup de termes qui s’accordent, ol y a des fois où ça s’accorde, des fois pas (les fameuxes règles infernèles des participes passéis après les auxiliaires…), ol y a eune foisonnement de temps verbèles, etc. Si on ajoute l’écride, en plus ol y a eune nombre d’options hallucinande pour écrire eune même son (o, ô, eau, au… en, an, am, em… el, elle, èle…), des lettres dont li prononciation change en fonction de li place (« c » dans place, dans planche ou dans placard), li toude pimentéi par eune certane nombre de lettres muedes (e de fin de mot, s de li pluriale, et des plus fantaisistes comme clef, même si li réforme de l’orthographe a fait li ménage) Mais si on s’en tient à l’orèle, l’immense majorité des personnes que je connais dont c’est li langue maternale ne se trompent quasiment jamais quand ol s’agit de dire que « Justine est heureuse », et « Justin est heureux » : eune bône partie des règles que l’on applique en parlant semblent s’appliquer de façon complètement inconsciende (c’est d’ailleurs pour ça que pour trouver si on met eune « e » ou eune « s » muède aux participes passéis, nos instit’ nous recommandaient d’utiliser eune participe dont li prononciation change : « tu dirais  je l’ai pris ou je l’ai prise ? ») li plupart de li temps, quand li différence est audible, beaucoup de personnes en on pris l’habitude spontanément… à tele point que si Justine demande à être accordéi à li masculaine, les gens galèrent à modifier cete habitude tant qu’ols n’ont pas déconstruide l’image de genre qu’ols avaient de Justine.

    Et c’est sur cete capacité que j’ai voulu me baser, bien plus que sur li capacité d’apprendre consciemment eune règle et l’appliquer consciement. C’est pour ça que je mise beaucoup sur l’idée de faire beaucoup d’écrides et de voquèles en ingenréi : que les gens apprennent par immersion sur des sujets qui les intéressent plutôt qu’en se penchant sur des règles de grammaire qui li majore partie d’entre ols trouveront chiandes… En ne demandant qu’aux quelques eunes que ça botte de vraiement apprendre ces règles, pour faire partie de çoles qui vont immerger les autres.

    Bien sûri, quand je dis li plupart, beaucoup, etc. j’oublie de li monde. Ol y a des personnes pour qui ça ne restera probablement compliquéi dans toudes les cas. J’ai essayé àlitant que possible de prendre en considération ces personnes, et en même temps, je reste eune personne néi, éduquéi et scolariséi en milieu francophone, et non dys qui a bossé dans san coin : man proposition reste sûrement trop complexe à l’écride. En attendant d’avoir des pistes d’amélioration des personnes concernéis, j’ai posé eune choix réversible en considérant que, tant qu’on déconstruit l’idée qu’ol n’y a pas de grantes pontes auxqueles on prête li pouvoir obscuri de choisir pour nous cete qui est li « bon français », et si on se donne li peine de remarquer qu’on n’a plus d’instit’ pour nous donner de sales notes et des parents pour nous désaimer en recevant li bulletin (compassion pour çoles pour qui c’est encore li cas… ), c’est toujours plus facile de simplifier que de complexifier. D’ailleurs, ol semblerait que cete soit eune tendance fréquende des langues d’éliminer les complexités dès qu’ols ne servent à rien (comme li dispartion de « ne » dans les phrases négatiwes en « ne… pas » puisque « pas » suffit : on dit « je sais pas », on dit rarement « je ne sais pas » sauf quand on chante de li Balavoine… ou que ça nous sert de marquorze socièle)

    En disant plus haude « cete qui me venait intuitivement », je vois que c’est omettre que j’ai été largement influencé par cete qui se faisait déjà dans man entourage et dans mes lectures/audios  :

    • j’ai par exemple gardé li logique de « copaine », mot qui était déjà courande chez certanes copaines (justement) pour remplacer -in/-ine.
    • Les terminaisons en « i », et en « x » sont déjà courandes mais j’en ai fait eune usage différende. C’est d’ailleurs intéressande à développer pour li suite :

    Pour li x, on li retrouvaient sous plusieurs formes : en option 3 dans des terminaisons utilisant li point médian comme dans chomeur.euse.x (? je crois… j’ai vu planes de formes différendes… et si vous avez suivi, vous devinez que ça m’a pas séduide… trop de points qu’on sait pas comment dire). Man usage se rapproche plus de li proposition d’Alpheratz, sans point, et qui peut se prononcer. Mais san usage relativement élargii venait contrarier man envie de garder des parentées de terminaison.

    Li « i » fait partie d’eune proposition qui présente l’avantage d’être d’eune simplicité défiant toude concurence : çole de mettre des i pour toudes les mots qui désignent des personnes/êtres vivandes de sexes binaires qui s’accordent (on peut aussi mettre des i aux termes à accords non motivéi, mais cete n’était pas l’intention de départ.). C’est eune peu li transposition de li méthode espagnôle… qui marche super bien dans eune langue où quasi toudes les masculaines finissent en « o » et les féminaines en « a »… on remplace par « e » et hop ! li tour est jouéi… sauf que moi, j’étais frustréi encore et encore sur cete envie de parenté de terminaison… Et eune autre obstacle que je trouve à li terminaison en « i », c’est qu’ol ralonge li mot d’eune syllable. Et là, ça vient ajouter eune autre point de réflexion qui m’a guidé dans man construction :

    On arrive à li stade où j’ai commencé à parler en ingenréi avec des gens. je veux dire avec d’autres gens que moi. Déjà, je tiens à préciser que là aussi, ça a été eune sacréi exercice de déconstruction et d’auto-empouvoirement : je me suis vui pendant lonqtemps bafouiller, prononcer bizarrement, renoncer à dire par peur, avoir eune prononciation forcéi quand je m’opposais en force à cete peur, etc. ça m’a prixe plusieurs mois là encore pour oser li dire, ou pour renoncer calmement et en connaissance de cause plutôt que par peur quand je considérais que li démarche n’était pas safe ou que li jeu n’en vallait pas li chandèle.

    Dans les conversations que je commençais à avoir, j’ai vite trouvé que mes interlocutorces semblaient beaucoup plus choquéis quand li modification consistait à allonger les mots. Or, si j’ai lâché depuis lonqtemps l’idée d’éviter à toude prix de les choquer, je remarque que, quand même, quand ols sont trop choquéis, on les perd vite… dommage quand man envie de fond c’est d’être en lien. Et bizarrement, c’est souvent cete que je cherche quand je converse. (oui, ça vaut li peine de li rappeler, on a tendance à oublier cete intention…). Donc, c’était frustrande. alors j’ai appris que li dose de « choc » à envoyer était variable. et à traquer cete qui choquait moins.

    Cete observation m’a d’ailleurs conforté dans man intuition d’utiliser des terminaisons parendes : souvent, maintenant que j’aie plus cete comportement bizarre dûi à li peur, ça passe crème, les gens prennent ça pour eune sorte d’accent ou eune sorte de défaut de prononciation, et li conversation suit san cour. À quoi bône, alors, parler eune langage différende si personne ne fait li différence, vous allez me dire ? Là, j’utilise li même principe que l’ennemii : li pub. Infiltrer li cerveau plutôt que convaincre. Devenir quelque chose qui fait partie de li décore, qui va de soit plutôt que de pousser les arguments d’achat les eunes après les autres. Eh oui, ça fait eune peu réfléchir, et ça donne des scrupules. Et en même temps, cete à quoi j’avais envie de familiariser les gentes me semblait légitime : j’existe, donc j’ai li droit d’être mixe en mots. On existe en dehors de nos genres, donc j’ai li droit de mettre cete idée en mot. Je li vois sur moi : copaines, par exemple : je ne l’ai pas adopté parce qu’on m’a convaincu que dire copaines c’était mieux. Je l’ai adopté parce qu’à force de l’entendre, ça m’est devenui familiare. Pareil, j’ai beaucoup ralé sur li point médiaine, mais ol m’est devenui familiare à force de li voir, et eune bône partie de man rejet de départ s’est atténué. Idem pour l’usage de « une personne » plutôt qu’ »un gars/une meuf » : j’ai été convaincui assez rapidement que parler de « personnes » correspondait mieux à mes valeurs, mais l’automatisme est resté lonqtemps. J’ai eu l’impression que fréquenter des gens chez qui ça devenait l’usage courande a été beaucoup plus soutenande pour changer cete automatisme que des mois à me forcer.

    C’est pour ça que je n’ai gardé li « i » qu’après les voyelles : l’impression de rallongement passe plus discrètement, ça fait comme eune voyelle glissande, comme « oi » qui fait eune somme de ou+a sans être plus lonque q’eune seuli voyelle. Ça passait pour eune variation personnale de prononciation, et en même temps, eune forme nouvale était véridiquement émergéi, et coexistande avec des formes qui bousculent moins à l’orèle. « man nouvale amii a été contende de vous rencontrer », prononcéi avec naturale, va beaucoup moins faire bugger que « mi nouveli amii  etait contenti de vous rencontrer ». Quand j’ai commencé à prendre de l’assurance, j’ai pu observer que les personnes ne bronchent même plus et continuent li conversation tele qu’ol, san surprise qui les met pas dans ces états de choque où ols ne sont plus en mesure de suivre, où li conversation va tourner sur eune débat sur l’utilité de cete façon de parler sur li base qu’ols trouvent ça bousculande. En prenant li partie d’eune changement eune peu plus « parende » dont les sonorités passent comme ça, l’air de rien avec fluidité, en générèle, soit les personnes me posent des questions parce qu’ols sont dans eune état d’ouverture d’esprit et de curiosité propice à accepter man proposition de langage, soit ols ne me posent pas de question et ne comprennent après coup, « aaaah c’était donc ça ! » quand moi je décide d’en parler. Et là aussi, si je décide d’en parler, je peux décider quand je sens qu’ols sont dans eune disposition de curiosité vis à vis de moi, et qu’ols vont l’aborder avec ouverture. Je trouve cete façon de faire beaucoup plus fluide et agréable pour toude li monde. Avec les autres, et ols sont nombreuxes, on n’en parle pas et tant pis : je considère que je ne fais qu’économiser man énergie. Ça tombe bien, j’en ai besoin, parce que quand je sais que l’écriture inclusiwe a mixe eune demi siècle pour prendre li place qu’ol a actuellement, je me dis qu’ol vaut mieux que je parte en petide foulée réguliare qu’en sprint.

    Après coup, je vois aussi les limites de cete logique à l’écride :

    Déjà, je voulais aller dans li sens d’eune simplification, et ça ne va pas très loin. À li moment de li création, je croyais qu’avoir des syllabes déjà connuis perturberaient moins les gens. À l’usage, je vois qu’ol y a de groxes disparités mais que finalement, pour quelques eunes qui n’ont pas besoin de se faire dire deux fois que « ça se prononce comme ça s’écrit », chez beaucoup d’autres, cete qui semble se passer ressemble plutôt à : « pas li peine de me dire que cete syllabe existe déjà, l’ensemble m’est inconnui alors je bugge ». Comment lever cete tendance à li bugge devant li nouvale mot écride ? là, man boîte à outils demande encore à se roder… Vos pistes sont bienvenuis !

    Je suis partii de principes qui me tenaient à cœur, pour ensuite procéder par essaie-réajustement :

    Au départ, je voulais que ce soit fluide autant à l’écrit qu’à l’oral : j’étais frustréi d’une impression de décalage, de deux vitesses où les propositions de remise en cause des accords binaires semblaient évoluer plus vite à l’écrit. Moi, je voulais vivre ça dans mes conversations de toudes les jours, et aussi, que ce soit commode de passer de l’un à l’autre. Pour ça, je m’en suis tenui à certanes principes conductorces :

    • utiliser des syllabes qui sont déjà connues en français. Le principe de l’écriture inclusive avec point médian, par exemple ne m’a jamais complètement séduide : j’ai l’impression qu’aucun consensus n’a encore été trouvé pour savoir si « un.e chomeur.euse » se lit « un chomeur et une chomeuse », « un chomeureuse », une chomeureuse », « un, une chomeureuse » et pendant qu’on se prend la tête là dessus, les chomorzes hors binarité continuent de se morfondre dans l’espace invisibilisant du non-nomable, et les vieux et vieilles réacs sont trop content.es de pouvoir jouer aux sauveur.euses des pauvres dyslexiques avec cet argument tendu sur eune plateau, trop cadeau. Alors merci pour cette première démarche qui a mis un pied dans la porte (sincèrement. c’était une révolution), mais non merci pour la suite…
    • rester sur les lettres déjà en usage courant en Françaixe : donc, les 26 lettres, les 3 accents (aigü, grave, circonflexe) et le trêma sur le « ï ».
    • couper avec la vision binaire, en choisissant des terminaisons qui se démarquaient autant du masculin que du féminin, qui ne soient pas une somme des deux.
    • et en même temps, je voulais conserver une parenté avec les terminaisons de départ. En créant une sorte de parent dont les deux terminaisons binaires pourraient être soeurs. À cet endroit, je suis plus entêtéi que la plupart des autres propositions, qui préfèrent la simplicité.

    Bref, sur la forme, je voulais rester sur le principe que le français fonctionne principalement sur un principe phonétique… même si il a tant de variations qu’on a vite fait de l’oublier ! Donc, trouver un équilibre entre l’idée que ce qui est écrit (et seulement ce qui est écrit) est dit : tendre vers de la simplification sur la prononciation et l’écrit d’un côté, et de l’autre : maintenir une forme de parenté avec les terminaisons et les écritures existantes, tout en posant un démarquage net avec les genres binaires… Un beau jeu d’équilibriste en perspective !

    Une fois que je me suis mixe au claire sur ces idées conductrices, (et après avoir repoussé mes vieux fantômes de « ça va être trop compliqué trop subtile, trop tout, je vais jamais y arriver »), je me suis lancé dans la pratique : j’ai commencé à lire en modifiant les termes accordés avec ce qui me venait intuitivement. C’est là que j’ai commencé à tout ingenrer, y compris les termes à accords non motivés : par simple commodité pour aller plus vite dans mes expériences. À l’usage, j’ai trouvé que ça faisait sens et c’est pour ça que j’ai gardé cette habitude. Mais ce n’était pas mon intention de départ de tout ingenrer… J’étais bien de trop peu sûri de moi pour envisager un chamboulement de cette ampleur !

    J’ai donc noté pendant quelques mois toutes les variations qui me venaient sur les termes qui s’accordent. Ça a été une phase de déconstruction où j’ai eu l’impression que mon cerveau a appris doucement à s’autoriser des choses qui lui étaient inhabituelles. Et aussi à ajuster mes essaies sur un principe que j’énonce souvent aux personnes qui découvrent l’ingenré ou d’autres langages inclusifs : ne pas confondre moche et perturbant, laisser le temps de passer le mouvement de rejet dû à la nouveauté . Une fois ces barrières mentales dépassées, je suis par exemple revenui à des terminaisons auxquelles j’avais pensé assez tôt dans l’élaboration (des fois quasi spontanément), mais en même temps me gênaient à l’oreille les premières fois. Par exemple : -xe à la place de -s/-se… ça peut frotter sévère dans « françaixe » par exemple : quand c’est nouveau, le cerveau semble se rattacher à ce qu’il connait déjà, ici la sonorité « sexe ». puis avec l’habitude, on n’entend pas plus « sexe » que « con » dans « compartiment » ou « bite » dans « habiter ».

    Ça a été aussi une étape d’affinement de mes idées conductrices, ou plus précisément, comment je les suivait. Par exemple, c’était souvent impossible de toutes les respecter à la lettre. Je me faisais des noeuds dans le cerveau, et j’ai décidé de faire confiance à mes goûts en dernier verdict : Par exemple, pour la terminaison ingenrée de -al/-ale j’ai assez vite choisi la sonorité « èl » qui me plaisait bien mais comment l’écrire ? Si je priorisais la simplification j’écrivais -el. Mais ça ressemblait trop à la terminaison existante -el/-elle dans sa forme masculine. Pourquoi pas -ele ? ou -èle ? Ça m’évoquait plus le féminin, mais ça me plaisait plus : ça me faisais comme une sorte d’adelphité dans le statut de sexiséi remis en avant. Cette impression d’être plus confortable à privilégier une parenté plus proche avec le féminin est d’ailleurs revenue assez souvent. Puis j’ai opté pour -èle par simple goût. Est-ce que les gens auront envie de faire disparaître l’accent ? c’est probable, et c’est d’ailleurs souvent la destiné des accents. Et est-ce problématique ?

    J’ai aussi changé mon approche de la simplification : vous l’avez remarqué, l’ingenré n’est pas franchement « simple ». (C’est même la proposition la plus complexe de celles que je connaisse). Mais j’ai décidé de tenter quand même cette proposition. Pendant longtemps, c’était juste un entêtement, je ne croyais pas trop qu’il puisse y avoir une bonne idée derrière, je n’y voyais pas de sens moi-même, je me jugeais même un peu en me trouvant élitiste. Et en même temps, je me disais qu’ol serait toujours temps de simplifier après coup. En avançant, ce que je faisais intuitivement a commencé à prendre sens : complexe et compliqué sont deux choses très différentes, et j’ai eu assez vite l’impression que quelque chose de complexe mais harmonieux peut être beaucoup moins compliqué à assimiler que quelque chose de simple mais dont la forme provoque un heurt qui peut bloquer. Je vais y revenir.

    Au bout d’un moment, j’ai fini par avoir une impression de stabilité : mes préférences me venaient spontanément, et je voyais des formes qui se dégageaient. C’est à ce moment-là seulement que j’ai énoncé les règles, en faisant le trie sur les formes qui se dégageaient. J’ai été assez surprixe que tout tienne en si peu de règles, à vrai dire. Et surtout, j’ai galéré à énoncer des règles qui reprennent quelque chose dont la pratique commençait à m’être instinctive.

    C’est pour celà que je tiens à cette distinction entre simplicité et facilité :

    Le français n’est pas une langue simple : ol y a beaucoup de termes qui s’accordent, ol y a des fois où ça s’accorde, des fois pas (les fameuses règles infernales des participes passés après les auxiliaires…), ol y a un foisonnement de temps verbaux, etc. Si on ajoute l’écrit, en plus ol y a un nombre d’options hallucinant pour écrire un même son (o, ô, eau, au… en, an, am, em… el, elle, èle…), des lettres dont la prononciation change en fonction de la place (« c » dans place, dans planche ou dans placard), le tout pimenté par un certain nombre de lettres muètes (e de fin de mot, s du pluriel, et des plus fantaisistes comme clef, même si la réforme de l’orthographe a fait le ménage) Mais si on s’en tient à l’oral, l’immense majorité des personnes que je connais dont c’est la langue maternelle ne se trompent quasiment jamais quand ol s’agit de dire que « Justine est heureuse », et « Justin est heureux » : une bonne partie des règles que l’on applique en parlant semblent s’appliquer de façon complètement inconsciente (c’est d’ailleurs pour ça que pour trouver si on met un « e » muèt aux participes passés, nos instit’ nous recommandaient d’utiliser un participe dont la prononciation change : « tu dirais  je l’ai pris ou je l’ai prise ? ») la plupart du temps, quand la différence est audible, beaucoup de personnes en on pris l’habitude spontanément… à tel point que si Justine demande à être accordé au masculin, les gens galèrent à modifier cette habitude tant qu’ols n’ont pas déconstruits la représentation de genre qu’ols avaient sur Justine.

    Et c’est sur cette capacité que j’ai voulu me baser, bien plus que sur la capacité d’apprendre consciemment une règle et l’appliquer consciement. C’est pour ça que je mise beaucoup sur l’idée de faire beaucoup d’écrits et de vocaux en ingenré : que les gens apprennent par immersion sur des sujets qui les intéressent plutôt qu’en se penchant sur des règles de grammaire qui la majeure partie d’entre ols trouveront chiantes… En ne demandant qu’aux quelques eunes que ça botte de vraiement apprendre ces règles, pour faire partie des gens qui vont immerger les autres.

    Bien sûr, quand je dis « la plupart, beaucoup », etc. j’oublie du monde. Ol y a des personnes pour qui ça ne restera probablement compliqué dans tous les cas. J’ai essayé autant que possible de prendre en considération ces personnes, et en même temps, je reste une personne néi, éduquéi et scolariséi en milieu francophone, et non dys, qui a bossé dans son coin : ma proposition reste sûrement trop complexe à l’écrit. En attendant d’avoir des pistes d’amélioration des personnes concernéis, j’ai posé un choix réversible en considérant que, tant qu’on déconstruit l’idée qu’ol n’y a pas de grands pontes auxqueltes on prête le pouvoir obscur de choisir pour nous ce qui est le « bon français », et si on se donne la peine de remarquer qu’on n’a plus d’instit’ pour nous donner de sales notes et des parents pour nous désaimer en recevant le bulletin (compassion pour çoles pour qui c’est encore le cas… ), c’est toujours plus facile de simplifier que de complexifier. D’ailleurs, ol semblerait que ce soit une tendance fréquente des langues d’éliminer les complexités dès qu’elles ne servent à rien (comme la dispartion de « ne » dans les phrases négatives en « ne… pas » puisque « pas » suffit : on dit « je sais pas », on dit rarement « je ne sais pas » sauf quand on chante du Balavoine… ou que ça nous sert de marqueur social)

    En disant plus haut « ce qui me venait intuitivement », je vois que c’est omettre que j’ai été largement influencé par ce qui se faisait déjà dans mon entourage et dans mes lectures/audios  :

    • j’ai par exemple gardé la logique de « copaine », mot qui était déjà courant chez certanes copaines (justement) pour remplacer -in/-ine.
    • Les terminaisons en « i », et en « x » sont déjà courants mais j’en ai fait un usage différent. C’est d’ailleurs intéressant à développer pour la suite :

    Pour le « x », on le retrouvaient sous plusieurs formes : en option 3 dans des terminaisons utilisant le point médian comme dans chomeur.euse.x (? je crois… j’ai vu planes de formes différendes… et si vous avez suivi, vous devinez que ça m’a pas séduide… trop de points qu’on sait pas comment dire). Mon usage se rapproche plus de la proposition d’Alpheratz, sans point, et qui peut se prononcer. Mais son usage relativement élargi venait contrarier mon envie de garder des parentées de terminaison.

    Le « i » fait partie d’une proposition qui présente l’avantage d’être d’une simplicité défiant toute concurence : celle de mettre des i pour tous les mots qui désignent des personnes/êtres vivandes de sexes binaires qui s’accordent (on peut aussi mettre des i aux termes à accords non motivé, mais ce n’était pas l’intention de départ.). C’est un peu la transposition de la méthode espagnole… qui marche super bien dans une langue où quasi tous les masculins finissent en « o » et les féminins en « a »… on remplace par « e » et hop ! le tour est joué… sauf que moi, j’étais frustréi encore et encore sur cette envie de parenté de terminaison… Et un autre obstacle que je trouve à la terminaison en « i », c’est qu’elle ralonge souvent le mot d’une syllable. Et là, ça vient ajouter un autre point de réflexion qui m’a guidé dans ma construction :

    On arrive au stade où j’ai commencé à parler en ingenré avec des gens. je veux dire avec d’autres gens que moi. Déjà, je tiens à préciser que là aussi, ça a été un sacré exercice de déconstruction et d’auto-empouvoirement : je me suis vui pendant lonqtemps bafouiller, prononcer bizarrement, renoncer à dire par peur, avoir une prononciation forcée quand je m’opposais en force à cette peur, etc. ça m’a pris plusieurs mois là encore pour oser le dire, ou pour renoncer calmement et en connaissance de cause plutôt que par peur quand je considérais que la démarche n’était pas safe ou que le jeu n’en vallait pas la chandèle.

    Dans les conversations que je commençais à avoir, j’ai vite trouvé que mes interlocutorces semblaient beaucoup plus choquéis quand la modification consistait à allonger les mots. Or, si j’ai lâché depuis lonqtemps l’idée d’éviter à tout prix de les choquer, je remarque que, quand même, quand ols sont trop choquéis, on les perd vite… dommage quand mon envie de fond c’est d’être en lien. Et bizarrement, c’est souvent ce que je cherche quand je converse. (oui, ça vaut la peine de le rappeler, on a tendance à oublier cette intention…). Donc, c’était frustrant. alors j’ai appris que la dose de « choc » à envoyer était variable. et à doser mes chocs.

    Cette observation m’a d’ailleurs conforté dans mon intuition d’utiliser des terminaisons parentes : souvent, maintenant que j’aie plus ce comportement bizarre dû à la peur, ça passe crème, les gens prennent ça pour une sorte d’accent ou une sorte de défaut de prononciation, et la conversation suit son cour. À quoi bon, alors, parler une langage différente si personne ne fait la différence, vous allez me dire ? Là, j’utilise le même principe que l’ennemi : la pub. Infiltrer le cerveau plutôt que convaincre. Devenir quelque chose qui fait partie du décore, qui va de soit plutôt que de pousser les arguments d’achat les uns après les autres. Eh oui, ça fait un peu réfléchir, et ça donne des scrupules. Et en même temps, ce à quoi j’avais envie de familiariser les gens me semblait légitime : j’existe, donc j’ai le droit d’être mixe en mots. On existe en dehors de nos genres, donc j’ai le droit de mettre cette idée en mot. Je le vois sur moi : copaines, par exemple : je ne l’ai pas adopté parce qu’on m’a convaincu que dire copaines c’était mieux. Je l’ai adopté parce qu’à force de l’entendre, ça m’est devenu familier. Pareil, j’ai beaucoup ralé sur le point médian, mais il m’est devenu familier à force de le voir, et une bonne partie de mon rejet de départ s’est atténué. Idem pour l’usage de « une personne » plutôt qu’ »un gars/une meuf » : j’ai été convaincu assez rapidement que parler de « personnes » correspondait mieux à mes valeurs, mais l’automatisme est resté lonqtemps. J’ai eu l’impression que fréquenter des gens chez qui ça devenait l’usage courant a été beaucoup plus soutenant pour changer cet automatisme que des mois à me forcer.

    C’est pour ça que je n’ai gardé le « i » qu’après les voyelles : l’impression de rallongement passe plus discrètement, ça fait comme une voyelle glissante, comme « oi » qui fait une somme de ou+a sans être plus longue q’une seule voyelle. Ça passait pour une variation personnelle de prononciation, et en même temps, une forme nouvelle était véridiquement émergée, et coexistante avec des formes qui bousculent moins à l’oral. « man nouvale amii a été contende de vous rencontrer », prononcé avec naturel, va beaucoup moins faire bugger que « mi nouveli amii  etait contenti de vous rencontrer ». Quand j’ai commencé à prendre de l’assurance, j’ai pu observer que les personnes ne bronchent même plus et continuent li conversation telle qu’elle, sans surprise qui les met pas dans ces états de choc où ols ne sont plus en mesure de suivre, où la conversation va tourner sur un débat sur l’utilité de cette façon de parler sur la base qu’ols trouvent ça bousculant. En prenant le parti d’un changement un peu plus « parent » dont les sonorités passent comme ça, l’air de rien avec fluidité, en général, soit les personnes me posent des questions parce qu’ols sont dans un état d’ouverture d’esprit et de curiosité propice à accepter ma proposition de langage, soit ols ne me posent pas de question et ne comprennent qu’après coup, « aaaah c’était donc ça ! » quand moi je décide d’en parler. Et là aussi, si je décide d’en parler, je peux choisir quand je sens qu’ols sont dans une disposition de curiosité, et qu’ols vont l’aborder avec ouverture. Je trouve cette façon de faire beaucoup plus fluide et agréable pour tout le monde. Avec les autres, et ols sont nombreuxes, on n’en parle pas et tant pis : je considère que je ne fais qu’économiser mon énergie. Ça tombe bien, j’en ai besoin, parce que quand je sais que l’écriture inclusive a mixe un demi siècle pour prendre la place qu’elle a actuellement, je me dis qu’ol vaut mieux que je parte en petite foulée régulière qu’en sprint.

    Après coup, je vois aussi les limites de cette logique à l’écrit :

    Déjà, je voulais aller dans le sens d’une simplification, et ça ne va pas très loin. Au moment de la création, je croyais qu’avoir des syllabes déjà connues perturberaient moins les gens. À l’usage, je vois qu’ol y a de grosses disparités mais que finalement, pour quelques uns qui n’ont pas besoin de se faire dire deux fois que « ça se prononce comme ça s’écrit », chez beaucoup d’autres, ce qui semble se passer ressemble plutôt à : « pas li peine de me dire que cette syllabe existe déjà, l’ensemble m’est inconnu alors je bugge ». Comment lever cette tendance au bugge devant le nouveau mot écrit ? là, ma boîte à outils demande encore à se roder… Vos pistes sont bienvenues !

  • Salut à toudes !

    Ici 2024 qui se termine, je vous écris quelques mots en ingenréi, même si je n’ai rien à dire… et comme je parle à li premiare personne, on constate qu’ol y a assez peu de mots qui s’accordent en genre et que je dois en rajouter.

    Car oui : l’aviez-vous remarqué ? Les pronoms personales à li premiare (je, nous) et 2e personne (tu, vous) ne s’accordent pas en genre en françaixe. Preuve que si on parle de quelqu’eune sans mentionner san genre, li communication reste possible… et que même les plus réfractaires des antiwokistes francophones li font les doigts dans li nez ! Serait-ce donc juste eune histoire d’habitude ?