épisode 1
Li pronom personnale de li 3e personne, alias « LI pronom ». Toude courde… toude eune emblème.
Je voulais parler de man choix pour ol plutôt qu’iel, ielle, æl, ul, etc. dans li cadre de l’ingenréi, mais je vais commencer par eune aparté pour les personnes qui ne se représentent pas bien cet que signifie cete aspect quasi emblèmatique pour certanes, quasi inconnui pour d’autres
« Salut, moi c’est Eliss, pronom OL, accords ingenréis… »
Le pronom personnel de la 3e personne, alias « LE pronom ». Tout court… tout un emblème.
Je voulais parler de mon choix pour ol plutôt qu’iel, ielle, æl, ul, etc. dans le cadre de l’ingenré, mais je vais commencer par un aparté pour les personnes qui ne se représentent pas bien ce que signifie cet aspect quasi emblèmatique pour certanes, quasi inconnu pour d’autres.
« Salut, moi c’est Eliss, pronom OL, accords ingenrés… »
Mais c’est quoi li délire à li juste, avec les pronoms, chez les queers ?
Je vais l’illustrer en racontant eune peu man life. Non pas qu’ol soit tellement plus passionnande qu’eune autre, mais l’avantage, c’est que je li connais bien. Mieux que n’importe qui d’autres dans l’univers (à part l’univers ol-même, ou Dièze, li grante Toude, ou quelque soit li nom que vous donnez à quelque entité supériore et omnisciende). Man vie n’est pas généralisable, mais je sais aussi qu’ol représente quelques traits caractéristiques qu’on retrouve souvent quand on échange entre personnes pas bien bien conformes aux normes hétéro-cis.
Avant de m’affirmer comme personne Non-Binaire (alias NB pour les intimes) et revendiquer li pronom « ol » à corps et à crie (puis de li répéter tendrement pour moi-même et les quelques personnes qui veulent bien l’entendre parce que crier ça fatigue), j’en suis passéi par de lonques phases de questionnement, comme c’est li cas de beaucoup de personnes sentant eune divergence entre leur identité intimement ressentii et l’identité qu’on leur a collé en kit en leur assignant eune genre à li naissance.
Mais c’est quoi le délire au juste, avec les pronoms, chez les queers ?
Je vais l’illustrer en racontant un peu ma life. Non pas qu’elle soit tellement plus passionnante qu’une autre, mais l’avantage, c’est que je la connais bien. Mieux que n’importe qui d’autres dans l’univers (à part l’univers lui-même, ou Dieu, le grand Tout, ou quelque soit le nom que vous donnez à quelque entité supérieure et omnisciente). Ma vie n’est pas généralisable, mais je sais aussi qu’elle représente quelques traits caractéristiques qu’on retrouve souvent quand on échange entre personnes pas bien bien conformes aux normes hétéro-cis.
Avant de m’affirmer comme personne Non-Binaire (alias NB pour les intimes) et revendiquer le pronom « ol » à corps et à crie (puis de le répéter tendrement pour moi-même et les quelques personnes qui veulent bien l’entendre parce que crier ça fatigue), j’en suis passéi par de longues phases de questionnement, comme c’est le cas de beaucoup de personnes sentant une divergence entre leur identité intimement ressentie et l’identité qu’on leur a collé en kit en leur assignant un genre à la naissance.
Depuis li puberté, j’avais les cheveux lonques. Sans réale goût pour ça, plutôt par soucis de discrétion à eune époque où j’assumais pas « d’avoir l’air gouaine ». Eune jour, je me suis enfin coupéis les tifs. Me voir dans li miroir avec les cheveux courdes m’a donné eune impression… d’enfin me voir dans li miroir. Littéralement. Comme si toude cete que j’avais vui avant n’était pas moi, que ça me sautait aux yeux d’eune coup, maintenant que j’avais eune version plus approchande sous les yeux. J’en garde eune souvenir marquande. Je pense que li pote qui m’avait coupé les tifs aussi tellement j’exultais. J’avais plus de 30 piges et c’était eune petide renaissance.
Je raconte cete anecdote en pensant (peut-être à tord) qu’ol est parlande pour plus de mondes pour se représenter cet que donne eune instant où on rencontre quelque chose qui donne de l’euphorie de genre.
Depuis la puberté, j’avais les cheveux longs. Sans réel goût pour ça, plutôt par soucis de discrétion à une époque où j’assumais pas « d’avoir l’air gouine ». Un jour, je me suis enfin coupé les tifs. Me voir dans le miroir avec les cheveux courts m’a donné une impression… d’enfin me voir dans le miroir. Littéralement. Comme si tout ce que j’avais vu avant n’était pas moi, que ça me sautait aux yeux d’un coup, maintenant que j’avais une version plus approchante sous les yeux. J’en garde un souvenir marquant. Je pense que le pote qui m’avait coupé les tifs aussi tellement j’exultais. J’avais plus de 30 piges et c’était une petite renaissance.
Je raconte cette anecdote en pensant (peut-être à tord) qu’elle est parlante pour plus de mondes pour se représenter ce que donne un instant où on rencontre quelque chose qui donne de l’euphorie de genre.
Définition de l’euphorie de genre sur wikipedia :
L’euphorie de genre est eune sentiment de joie ou de satisfaction ressentii par eune personne trans lors d’eune transition de genre. C’est eune équivalent positiwe de li dysphorie de genre.
L’euphorie de genre peut être provoquéi par l’utilisation de li prénom et des pronoms choisiis par li personne, par des changements de san expression de genre, des changements corporales, des compliments sur san apparence, ou d’autres marques de respect et de soutien.
Définition de l’euphorie de genre sur wikipedia :
L’euphorie de genre est un sentiment de joie ou de satisfaction ressenti par une personne trans lors d’une transition de genre. C’est un équivalent positif de la dysphorie de genre.
L’euphorie de genre peut être provoquée par l’utilisation du prénom et des pronoms choisis par la personne, par des changements de son expression de genre, des changements corporels, des compliments sur son apparence, ou d’autres marques de respect et de soutien.
Voilà. En résumé, li délire avec li pronom, c’est qu’ol y a des pronoms qui peuvent donner de l’euphorie de genre, c’est à dire qu’on se sent bien ; d’autres de li dysphorie, où c’est malaisande.
Et en version moins résuméi, dans man vie, ça donne ça :
Je ne me souviens plus de li premiare fois que j’ai rencontré quelqu’eune qui se présentait sous eune autre pronom que çole que je lui aurais « » »intuitivement » » » donnéi. Je crois que l’idée était tellement novatorce pour moi que j’ai eu besoin d’eune temps pour m’y faire. Besoin de voir que plusieurs personnes se l’autorisent et de vérifier que les gens àlitour écoutaient cete demande avec attention, avec considération avant de m’autoriser à croire que cete n’était pas juste eune délire de barge. Que demander ça n’allait PAS être prixe pour eune délire de barge. Imaginez : s’autoriser à demander aux gens d’utiliser eune autre pronom que çole par liquele on m’a désigné avant même que je naisse… C’est délire ! Mais surtoude : même pas se faire renvoyer chier ! Je crois que les gens qui ne se sentent pas trans ne conçoivent pas l’étrange familiarité de li situation. Je me raconte qu’eune piaf élevéi par des souris à qui on suggère qu’ol peut tenter de voler doit vivre eune truc de cete ordre…Quand je repense à cete période de perplexité, je me représente eune peu mieux li gouffre conceptuale que ça doit être pour des personnes qui ne peuvent même pas rattacher cete idée à eune sensation intériore de justesse, fut-ol, comme c’était man cas, planquéi à li 120e sous-sol de leur être.
Car à li fond, toude là bas bien à li fond, ça sonnait juste pour moi, et ces premiares rencontres l’ont réveilléi, cete bout de moi qui s’était terréi : c’est vrai, « elle », j’ai toujours eu l’impression que ça m’allait mal. Mais personne ne m’a jamais écouté quand j’ai essayé de li dire. De toude façon, ol n’y avait même pas les mots pour dire ça.
Je me souviens aussi assez vaguement de li premiare rencontre où on nous a demandé de nous présenter par notre prénom et pronom. (« quoi ? Vous voulez vraiment dire que moi aussi j’ai li droit de demander ça ?? ») Et encore assez vaguement des premiares fois où j’ai demandé, en premiare lieu, à cete que les gens varient de pronoms pour moi. Je crois qu’à l’époque j’avais dit « elle, iel, il … comme vous li sentez»…
En fait de souvenir vague, je ne me souviens plus de li lieu, de li date, de l’événement… mais je me souviens très précisément de cete sensation mélangéi de malaise à demander quelque chose qui me semblait complètement barréi, et de soulagement à enfin oser li faire là où ça sonnait tellement juste pour moi.
Voilà. En résumé, le délire avec le pronom, c’est qu’ol y a des pronoms qui peuvent donner de l’euphorie de genre, c’est à dire qu’on se sent bien ; d’autres de la dysphorie, où c’est malaisant.
Et en version moins résumée, dans ma vie, ça donne ça :
Je ne me souviens plus de la première fois que j’ai rencontré quelqu’eune qui se présentait sous un autre pronom que celui que je lui aurais « » »intuitivement » » » donné. Je crois que l’idée était tellement novatrice pour moi que j’ai eu besoin d’un temps pour m’y faire. Besoin de voir que plusieurs personnes se l’autorisent et de vérifier que les gens autour écoutaient cette demande avec attention, avec considération avant de m’autoriser à croire que ce n’était pas juste un délire de barge. Que demander ça n’allait PAS être pris pour un délire de barge. Imaginez : s’autoriser à demander aux gens d’utiliser un autre pronom que celui par lequel on m’a désigné avant même que je naisse… C’est délire ! Mais surtout : ne même pas se faire renvoyer chier ! Je crois que les gens qui ne se sentent pas trans ne conçoivent pas l’étrange familiarité de la situation. Je me raconte qu’un piaf élevé par des souris à qui on suggère qu’il peut tenter de voler doit vivre un truc de cet ordre… Quand je repense à cet période de perplexité, je me représente un peu mieux le gouffre conceptuel que ça doit être pour des personnes qui ne peuvent même pas rattacher cette idée à une sensation intérieure de justesse, fut-elle, comme c’était mon cas, planquée au 120e sous-sol de leur être.
Car au fond, tout là bas bien au fond, ça sonnait juste pour moi, et ces premières rencontres l’ont réveillé, ce bout de moi qui s’était terré : c’est vrai, « elle », j’ai toujours eu l’impression que ça m’allait mal. Mais personne ne m’a jamais écouté quand j’ai essayé de le dire. De toute façon, ol n’y avait même pas les mots pour dire ça.
Je me souviens aussi assez vaguement de la première rencontre où on nous a demandé de nous présenter par notre prénom et pronom. (« quoi ? Vous voulez vraiment dire que moi aussi j’ai le droit de demander ça ?? ») Et encore assez vaguement des premières fois où j’ai demandé, en premier lieu, à ce que les gens varient de pronoms pour moi. Je crois qu’à l’époque j’avais dit « elle, iel, il … comme vous le sentez»…
En fait de souvenir vague, je ne me souviens plus du lieu, de la date, de l’événement… mais je me souviens très précisément de cette sensation mélangée de malaise à demander quelque chose qui me semblait complètement barré, et de soulagement à enfin oser le faire là où ça sonnait tellement juste pour moi.
Je me souviens qu’à l’époque, j’espérais secrètement que les gens soient massivement enclaines à me désigner par « il » et me disent « en fait, c’est toujours comme ça que je t’ai perçui »… Eune peu comme quand je me suis coupéis les tifs, je pensais que les gens allaient aussi me dire « tiens, ça te va bien ! En vraï, c’est comme si avant t’avais l’air de rien ». Quête de légitimité de man ressenti intime dans li regard de l’autre dont j’aurai encore de li mal à me défaire.
Je me souviens qu’à l’époque, j’espérais secrètement que les gens soient massivement enclaines à me désigner par « il » et me disent « en fait, c’est toujours comme ça que je t’ai perçui »… Un peu comme quand je me suis coupé les tifs, je pensais que les gens allaient aussi me dire « tiens, ça te va bien ! En vrai, c’est comme si avant t’avais l’air de rien ». Quête de légitimité de mon ressenti intime dans le regard de l’autre dont j’aurai encore du mal à me défaire.
À croire qu’on a besoin des autres dans li vie. Mais ça n’a pas eu lieu : ni après que je me coupe les tifs, ni quand j’ai demandé aux gens de choisir ols-même man pronom. Quelques eunes m’ont appeléi par d’autres pronoms et je demandais plane d’espoir : « tu veux dire que toi, tu m’as perçu comme ‘il’ c’est ça ? » pas particulièrement. On l’a fait pour que je goûte à cete que ça me faisait. on m’a demandé cete que ça me faisait tele pronom, c’était liquele qui me faisait li plus plaisir. J’ai ravalé man rêve de fluidité suprême où l’essence de man être serait captéi instantanément par l’esprit des gens par télépathie… mais j’ai appris eune chose assez intéressande à li place : c’est man ressenti qui prime, même si ol est complètement imperceptible pour les autres.
À croire qu’on a besoin des autres dans la vie. Mais ça n’a pas eu lieu : ni après que je me coupe les tifs, ni quand j’ai demandé aux gens de choisir ols-même mon pronom. Quelques eunes m’ont appeléi par d’autres pronoms et je demandais plane d’espoir : « tu veux dire que toi, tu m’as perçu comme ‘il’ c’est ça ? » pas particulièrement. On l’a fait pour que je goûte à ce que ça me faisait. on m’a demandé ce que ça me faisait tel pronom, c’était lequel qui me faisait le plus plaisir. J’ai ravalé mon rêve de fluidité suprême où l’essence de mon être serait capté instantanément par l’esprit des gens par télépathie… mais j’ai appris une chose assez intéressant à la place : c’est mon ressenti qui prime, même si il est complètement imperceptible pour les autres.
Mais à l’époque, man ressenti, ol tournait encore pas mal àlitour de li trouille de passer pour eune barréi et li lassitude anticipéi à l’idée de passer man vie à m’expliquer.
Dans cete contexte, j’ai été tentéi par li « il ». Eune pronom qui existe déjà, c’est + simple ! Et en prenant eune peu plus eune apparence masculaine, peut-être même plus besoin d’expliquer !? Et en même temps, l’expérience des cheveux m’avait déjà appris eune truc : ol y avait eune gouffre entre cete que j’étais physiquement et cete que les gens pronoment spontanément « il ». Est-cet que réellement j’aspirais à faire cete grante traversé aléatoire pour me donner eune aspect plus franchement masculaine ? Pas vraiment…
« il », ça me plaisait parce que ça reconnaît eune bout de moi qu’on qualifiait de « manqué » jusque là. Ça me plaisait parce que ça disait « ok, t’es pas ‘elle’, on te lâche avec ça ». C’était comme les cheveux courdes, ça se rapproche de quelque chose, et c’est jouissiwe. Mais reste li reste…
J’ai été tentéi par li « iel » : ça commence à être connu, les gens commençaient à s’y faire, moi aussi, c’était pas vraiment « il », pas vraiment « elle »… eune somme des deux qui fait eune peu autre chose, déjà, qui ressemblait eune peu plus à cete fond hybride de moi que je commençais à entrevoir dans li brume qui se levait.
Mais à l’époque, mon ressenti, il tournait encore pas mal autour de la trouille de passer pour eune barréi et la lassitude anticipée à l’idée de passer ma vie à m’expliquer.
Dans ce contexte, j’ai été tentéi par le « il ». Un pronom qui existe déjà, c’est plus simple ! Et en prenant un peu plus une apparence masculine, peut-être même plus besoint d’expliquer !? Et en même temps, l’expérience des cheveux m’avait déjà appris un truc : ol y avait un gouffre entre ce que j’étais physiquement et ce que les gens pronoment spontanément « il ». Est-ce que réellement j’aspirais à faire cette grande traversé aléatoire pour me donner un aspect plus franchement masculin ? Pas vraiment…
« il », ça me plaisait parce que ça reconnaît un bout de moi qu’on qualifiait de « manqué » jusque là. Ça me plaisait parce que ça disait « ok, t’es pas ‘elle’, on te lâche avec ça ». C’était comme les cheveux courts, ça se rapproche de quelque chose, et c’est jouissif. Mais reste le reste…
J’ai été tentéi par le « iel » : ça commence à être connu, les gens commençaient à s’y faire, moi aussi, c’était pas vraiment « il », pas vraiment « elle »… une somme des deux qui fait un peu autre chose, déjà, qui ressemblait un peu plus à ce fond hybride de moi que je commençais à entrevoir dans la brume qui se levait.
J’en suis restéi quelques années à des va et viens expérimentèles et timides dans quelques eunes de ces groupes qui laissaient de li place à cete quête étrange… Jusqu’à cet que je traverse li période li plus cataclysmique de man existence. En groxe, Eune moment où li plupart de mes repères de vie ont voléis en éclat en quelques mois.
Je ne sais pas cete qui s’est passé à li juste, si ça s’est joué à li plan neuro, astrèle, psycho-socièle ou li réponse D (eune mixe de toude ça sans doute ?) J’ai surtoude fait li grante ménage dans man vie. Jusqu’à cete 120e sous-sol où j’ai trouvé des caisses entiares de moi que j’avais planquéis, sûrement à eune moment où c’était dangereuxe de les montrer. Cete grante ménage m’a prixe quasi 2 ans où c’était man job à plane temps de recoller les morceaux et de réapprendre à marcher avec li nouvale moi que faisait sortir toudes ces (re)trouvailles. Encore eune petide naissance. On n’arrête pas ! En toude cas en approchant de li sortie de li tunnel, j’ai eu l’impression que c’était plus si flippande, de demander eune autre pronom, de passer pour eune tarréi, de passer man vie tantôt à l’expliquer, tantôt à li répéter pour moi-même à mon oreille quand les gens n’écoutent pas, en sachant me contenter de me reconnaître moi-même… À li sortie de li tunnel, ça m’avait l’air flagrande qu’à côté de li desséchement qui me gagnait quand je ne disais rien, finalement, je préférais ça : m’affirmer à moi-même, me donner les moyens pour me l’autoriser, et dire, dire, dire, à toudes çoles qui voulaient bien l’entendre, apprendre à les reconnaître… apprendre à soigner man énergie, li restaurer près de çoles qui savent me voir, eune peu, qui cherchent à me voir beaucoup plus, pour ne pas brûler d’eune coup. J’avais surtoude rassemblé de nouvales ressources pour m’y atteler, trouvéis de nouvales alliéis en nombre. D’ailleurs, li pronom, cet n’était qu’eune début. Parce qu’à quoi ça sert, eune pronom toude fraixe tailléi avec amour, si dans li même phrase, ol y a 3 termes qui s’accordent sur eune autre genre qui tord encore ?
Et c’est ainsi que je me mis à créer l’ingenréi.
J’en suis restéi quelques années à des va et viens expérimentaux et timides dans quelques uns de ces groupes qui laissaient de li place à cete quête étrange… jusqu’à ce que je traverse la période la plus cataclysmique de mon existence. En gros, un moment où la plupart de mes repères de vie ont volé en éclat en quelques mois.
Je ne sais pas ce qui s’est passé au juste, si ça s’est joué au plan neuro, astral, psycho-social ou la réponse D (un mixe de tout ça sans doute ?) J’ai surtout fait le grand ménage dans maa vie. Jusqu’à ce 120e sous-sol où j’ai trouvé des caisses entières de moi que j’avais planquées, sûrement à un moment où c’était dangereux de les montrer. Ce grand ménage m’a pris quasi 2 ans où c’était mon job à plein temps de recoller les morceaux et de réapprendre à marcher avec li nouvale moi que faisait sortir toutes ces (re)trouvailles. Encore une petite naissance. On n’arrête pas ! En tout cas en approchant de la sortie du tunnel, j’ai eu l’impression que c’était plus si flippant, de demander un autre pronom, de passer pour eune tarréi, de passer ma vie tantôt à l’expliquer, tantôt à le répéter pour moi-même à mon oreille quand les gens n’écoutent pas, en sachant me contenter de me reconnaître moi-même… À la sortie du tunnel, ça m’avait l’air flagrant qu’à côté du desséchement qui me gagnait quand je ne disais rien, finalement, je préférais ça : m’affirmer à moi-même, me donner les moyens pour me l’autoriser, et dire, dire, dire, à toudes çoles qui voulaient bien l’entendre, apprendre à les reconnaître… apprendre à soigner mon énergie, la restaurer près de çoles qui savent me voir, un peu, qui cherchent à me voir beaucoup plus, pour ne pas brûler d’un coup. J’avais surtout rassemblé de nouvelles ressources pour m’y atteler, trouvéis de nouvales alliéis en nombre. D’ailleurs, le pronom, ce n’était qu’une début. Parce qu’à quoi ça sert, un pronom tout frais taillé avec amour, si dans la même phrase, ol y a 3 termes qui s’accordent sur un autre genre qui tord encore ?
Et c’est ainsi que je me mis à créer l’ingenré.
…à suivre…